La réparation résine
Ce document, est prévu pour expliquer en gros les étapes à suivre pour réparer une coque en Polyester à l’aide de fibre de verre.
Je précise en gros puisque ça doit pouvoir être fait également par des novices.
Je dois donc m’efforcer de rester clair sans trop chercher les complications et avec un esprit neuf sur la pratique.
Première étapeLa toute première chose à faire, est de nettoyer la pièce à réparer.
Rappelez-vous le tuto sur la peinture, la graisse est le pire ennemi du peintre. (dés fois, c’est le peintre le pire ennemi)
J’utilise un dégraissant professionnel, mais nous pouvons également utiliser de l’acétone ou même un produit vaisselle.
(surtout pas de White spirit, trop gras)
la seconde étapeCette étape consiste à analyser la ou les cassures.
Une coque ne se répare pas de la même façon selon qu’elle soit juste fendue ou qu’il manque carrément un morceau.
Nous pouvons donc voir sur ce carénage, qu’il s’agit d’une fêlure perceptible des deux côtés.
D’ailleurs, je m’aperçois qu’il y a plusieurs cassures.
Certaines fêlures ne nécessitent pas la mise en application d’une résine Polyester.
Moi, je pense que si le carénage a cassé à cet endroit, il recassera.
On va donc devoir le renforcer.
Tout d’abord, il faut mettre un petit coup de papier à poncer afin de faire accrocher la résine.
Lorsque je dis un petit coup, je veux dire pas sur toute la coque, mais sur la zone de réparation.
Ceci dit, le ponçage doit être bien fait, sans quoi la résine se décollera en plaque.
Pas de problème pour le ponçage, on peut attaquer au gros.
Grain 80 fera l’affaire.
Avec ce premier coup de ponçage, la cassure apparaît clairement.
On va dissocier l’intérieur de l’extérieur.
L’aspect esthétique de l’intérieur a très peu d’importance, alors que l’extérieur devra être repeint.
Avant de renforcer l’intérieur, il faut préparer l’extérieur.
Nous allons donc évaser la cassure afin d’incruster la résine.
Pour faire cet évasé, pas de règles préétablies.
Nous pouvons utiliser notre papier à poncer grain 80, ou pour les plus feignant, creuser à la Dremel.
Voilà ce qu sa donne.
Sur cette seconde image, j’ai fais mon évasé avant le ponçage afin de mieux voir le résultat sur la photo.
Maintenant que les zones sont préparées, on va s’attaquer à l’intérieur.
Voici le matériel à utiliser :
Nous avons donc :
- la résine
- la fibre
- un pinceau
- deux pots (un pour la résine et l’autre pour rincer le pinceau)
- du chiffon
- un diluant de nettoyage
- une paire de ciseaux
- un dégraissant
Tous ces produits se trouvent en grandes surfaces.
Si mes souvenirs sont bons, 1 litre de résine vaut environ une quinzaine d’euros.
Pour ma part, j’ai le même pot depuis deux ans.
En fonction de la zone à réparer, nous allons découper des bandes de fibre.
Il peut s’agir de fibre fibreuse (mat de verre) ou tramée.
Il existe des tissus pour les réparations plastiques, mais l’on s’en sert surtout pour de la recomposition de grosses pièces, comme les pare chocs d’auto.
Sur cette photo nous voyons du mat de verre et du tissus.
Trois bandes suffiront.
La première bande sert à colmater la fêlure, la seconde à protéger ce remplissage et la troisième à sécuriser la réparation.
Ces trois bandes ne doivent pas être de la même taille.
Une fois les bandes découpées, nous allons préparer la résine.
Je tiens à signaler que la résine est un produit à catalyse rapide.
Une fois le durcisseur mélangé, nous avons moins d’un quart d’heure pour tout appliquer.
Il est donc fortement conseillé de préparer des petites doses.
ça se voit d’ailleurs lorsque l’on regarde le pot de catalyseur face au pot de résine.
La catalyse est de 2%, donc pour une petite quantité de résine, le catalyseur se résume en quelques gouttes.
Vous avez du voir sur la liste, deux pots, un pinceau.
Le premier servira a préparer la résine, et le second, nous mettrons du diluant dedans pour nettoyer le pinceau (et les doigts).
N’oublions pas que si la prise est d’environ 15 minutes, le pinceau sera tout dur également en 15 minutes.
Ça a l’air peut être bête ce que je dis, mais lorsque l’on a de la résine plein les doigts, il ne s’agit pas de les essuyer n’importe où, ça colle.
Une fois que tout est prêt, il y a plus qu’à.
N’oubliez pas de protéger la table ou autre, la résine reste liquide tant qu’elle n’a pas catalysé.
Avec le pinceau, on badigeonne de la résine sur la surface de réparation.
On prends ensuite la bande de fibre la plus petite et on là place à l’endroit même de la fêlure.
On badigeonne ensuite cette première bande en tamponnant avec le pinceau.
Il ne doit pas y avoir d’air entre le support et la fibre.Nous pouvons observer un temps de répit entre la pause des bandes de fibre.
Moi, je dis, pas la peine.
C’est de la réparation, pas de la reconstitution.
On dépose donc délicatement la seconde bande de fibre et re-belote, on tamponne.
On tamponne, oui, mais doucement quand même, il ne faut pas déplacer la première bande qui ne l’oublions pas, n’a pas encore catalysée.
La troisième bande se posera de la même manière, venant recouvrir toute la réparation.
Surtout, et je le répète, pas d’air entre la fibre.
La réparation intérieur, restera comme ça.
Nous pouvons faire de l’esthétique, mais je ne suis pas sûre que ce soit judicieux.
Passons maintenant à l’extérieur.Nous sommes là face à un évasé.
Il y a donc plusieurs solutions pour le combler.
On peut y mettre de la résine puisque nous en avons toujours dans le pot.
Nous pouvons également combler le trou au pistolet à colle.
(répandu pour cacher la misère en carrosserie)
Mais pour notre cas, nous allons utiliser un mastic Polyester.
Toutefois, en mettant ma résine à l’intérieur, elle s’est naturellement incrustée dans la fissure.
Le travail pour reboucher la fissure est donc déjà quasiment fait.
Comme tous les produits polyester, la catalyse est minime.
Pareil, il s’agit d’environ 2%.
Une noix de mastic, et une petite quantité de catalyseur.
Le mastic sèche en quelques minutes.
Il se ponce en général avec du papier grain 80, mais vu la petite quantité qu’on a déposé, je vais prendre une cale à poncer et un papier 220.
Ça suffit largement.
Sur ces photos, on distingue bien le mastic qui rebouche la cassure.
Une fois le mastic poncé, on passe à l’apprêt.
Mais avant, et dans la mesure ou toute la pièce va être repeinte, je la ponce entièrement au papier fin.
Comme ma pièce va finir en rose fluo, le mieux, serait que je mette du blanc partout.
Et comme mon apprêt est blanc, je vais alors en mettre une fine couche sur tous mon support, juste pour uniformiser ma couleur de fond.
Je vais donc passer un coup de papier 360 sur toute ma pièce.
Une fois poncée, il ne faut pas oublier de dégraisser avant de passer l’apprêt.
Très très important le dégraissage.
L’apprêt sert à combler tous les défauts d’aspect de la pièce à peindre.
Il s’agit en fait, de ce que l’on appelle un apprêt garnissant.
Il doit donc cacher nos traces de ponçage, cacher les trous dus à la réaction chimique de la polymérisation (durcissement) du mastic, etc. …
J’ai utilisé du Prima en 3 pour 1 de marque PPG.
Des bombes d’apprêt sont dispo chez Carrouf, Norauto, etc…
En ce qui concerne l’apprêt en bombe, bien secouer la bombe, la charge de l’apprêt a tendance à rester au fond de la bombe.
12 ou 13 heures sont nécessaires pour le séchage d’un apprêt à la bombe.
Pour le ponçage de l’apprêt, on va utiliser un papier à l’eau 800 pour dégrossir et 1200 pour fignoler.
Le but de la manœuvre est d’enlever l’effet « peau d’orange » de l’apprêt.
Ce qu’il faut maintenant, c’est parfaire l’état de surface.
Ma pièce est maintenant en apprêt, la phase réparation est terminée.
Merci à Théo de m’avoir prêté ce carénage pour les photos.
Ce carénage va être repeint en rose fluo, je complèterai prochainement ce tuto avec la phase peinture.
J’espère que ce document sera instructif et vous apportera quelques bases.
N’hésitez pas si vous avez des questions.
…
aero.color@free.fr